D'avignon à Itéa (Grèce), à travers l'Italie I

Publié le par Marie-Christine

De Livourne à Rome, le 12 août 1917-Jeudi soir j'ai appris que j'étais désigné pour partir avec un détachement dirigé sur Marseille. Samedi j'ai pasé une charmante journée à Tarascon et à Beaucaire avec G. et L.. Nous avons pasé quelques heures très agréables auprès du château de Beaucaire, à l'ombre des sapins, sur une collinne élevée d'où l'on découvre toute la ville et sur l'autre rive du Rhône, Tarascon et le château du roi René. Du haut de la tour on aperçoit Avignon, au loin, au fond de la vallée.

Je suis rentré dimanche matin.
Le lendemain, de bonne heure, le détachement s'est embarqué.

Nous sommes arrivés le soir à Marseille. Nous nous sommes installés au camp de la Deloune à quelques kilomètres de la ville. La veille du départ j'ai fait une bonne promenade avec l'ami Gautier. Nous avons fait le tour de la corniche en voiture et avons visité l'immense parc qui est magnifique. Nous avons repris le train dans la nuit du 9 au 10. Le long de la Méditerranée nous avons traversé des pays très jolis. Le ciel d'un bleu pur donnait à la mer de très belle teintes : le bleu marine, le bleu clair, le vert, se mariaient harmonieusement avec la couleur argentée des vagues légères. Sur le rivage très découpé au flanc des monts des Maures et de l'Estérel s'élèvent de riches villas que relient les villes de luxe et de plaisir de la côte d'Azur, Cannes, Nice, Monte-Carlo, Monaco, Menton. La végétation est très luxuriante et très variée.
Nous avons passé la frontière dans la soirée du 10. La ligne suit toujours la côte, les paysages sont le mêmes qu'en France : d'un côté de la voie la Méditerranée, de l'autre des montagnes aux pentes abruptes, mais les habitations sont moins riches.
A Vintimille nous prenons un train italien. partout les habitants se massent aux barrières, sur les quais et nous font un accueil chalereux. Les jeunes filles, les enfants, nous aportent des fleurs, des fruits et des petits souvenirs. Partout éclatent les cris répétés de "Viva Francia".
Nous passons devant les carrières de marbre de Carrare, à Pise on aperçoit très distinctement la célèbre tour penchée.

Le 11, vers midi, nous arrivons à Livourne où nous passons la nuit. Quelques camarades et moi avons des billets de logements pour  l'hôtel de France.

Nous avons repris le train de matin. Nous traversons actuellement les riches plaines de Toscane qui s'étendent entre la mar et l'Apennin. Elles sont couvertes de riches cultures, des oliviers, des vignes auxquelles pendent de lourdes grappes; des champs de maïs; ça et là se dressent au dessus des chaumes jaunâtres des meules de froment récemment moissoné.

Publié dans grand-papa

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