La Grande guerre

Publié le par Marie-Christine

Puis ce fut 1914; Papa fut mobilisé et maman affolée de rester seule avec deux enfants est partie au Chesnay s'installer avec nous. Papa venait souvent nous voir; il était dans la territoriale basée vers Saint-Germain et chargé de creuser des tranchées pour défendre Paris!

Ma bonne nounou, revenue dès la  naissance d'Antoine est restée un moment avec nous, si heureuse de me revoir et moi aussi. Nous allions nous promener par le faubourg SaintAntoine jusqu'au parc du château avec le bébé.

Après les vacances s'est posée la question de la classe pour moi, maman m'a fait choisir entre aller à une écol près de la maison, ou rester à mon cours et être pensionnaire. Je n'ai pas hésité une minute, et je me suis rendue compte plus tard quelle peine elle avait dû avoir : en arrivant avec ma valise je sautais de joie en montant au dortoir!

Tous les quinze jours, j'allais au Chesnay, je ne me souviens pas des départs le samedi, mais pour le retour, c'était ma grand^mère Baillot, qui habitait Versailles, qui me ramenait par le train et voiture et disait au cocher de l'arrêter aux chalets de nécessité, j'en étais toute honteuse : j'avais dix ans! Alors cela n'a pas duré longtemps et j'ai déclaré que j'étais bien assez grande pour rentrer toute seule. Ainsi, je prenais le tramway pour la gare et le train le lundi matin pour Montparnasse, puis encore un tramway pour la rue Oudinot. Et ainsi jusqu'à ce que papa étant démobilisé nous sommes rentrés au 136.

Enfin la fin de la guerre, je n'ai jamais oublié la précipitation de la maîtresse et de toute la classe vers la fenêtre ouverte pour mieux entendre les carillons de toutes les cloches de Paris.

Publié dans Mamie

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