Sur le front de l'ArgonneIII

Publié le par Marie-Christine

Dimanche 26 décembre- Mardi une compagnie constituée dans le bataillon est allée à Nettancourt assister à la remise de décorations par le prince de Connaught. le prince nous a passé en revue. Nous avons ensuite défilé dans le parc. Au retour la compagnie était toute couverte de neige. Les autos qui patinaient sont restées en panne et nous avons fait le reste du chemin à pied.

Le 24 nous avons été vaccinés contre la paratyphoïde, ce qui nous a empêché de reveillonner et de nous amuser à l'occasion des fêtes de Noël, car pour la plupart nous avons été bien malades.

Le 31 décembre- C'est dans un hamac que j'écris à plusieurs mètres sous terre. Nous avons relevé le 71è dans la nuit du 28 au 29. Nous sommes partis de Fleury en camions et nous avons débarqu à Moiremont. Nous avons fait à pied le reste du trajet et sommes arrivés exténués de fatigue vers 4h du matin. Trois sections de la compagnie sont à l'ouvrage Mamey. La 4è est à l'ouvrage Roex. Les tranchées et les boyaux sont pleins de boue, d'une boue collante de terre glaise. Par bonheur depuis plusieurs jours, il ne pleut pas. Le secteur est pas mal bombardé.

Je vais lire un peu en attendant les ordres pour le travail de demain, puis je m'empresserai de dormir, car à une heure du matin je vais poser du fil de fer avec ma section.

Le 1er janvier 1916- Des deux côtés l'artillerie a donné toute la nuit.C'est sans doute pour régler les comptes de fin d'année.
Au déjeuner, nous avons eu du chamapgne, des cigares, des oranges et des pomme, mais le travail n'a pas été interrompu et ce matin, dans les ténèbres, nous posions du barbelé.

le9-1-16- J'ai été blessé le 2 janvier par un éclat d(obus. Je dirigeais une équipe de travailleurs quand un obus est tombé à une dizaine de mètres de nous. : les Boches allongeaient leur tir. Je n'ai voulu descendre dans la sape que lorsque mes poilus seraient à l'abri. Là dessus, arrive un second obus dont l'explosion me culbute. J'ai passé trois nuits à l'hôpital Chanzy à Sainte Menehould et deux à l'hôpital d'évacuation de Bar-le-Duc. Je suis maintenant à m'hôpital du collège à Saint-Dizier. J'ai quitté mon uniforme militaire pour un ample habillement gris. Combien je me trouve heureux de dormir dans un bon li et de vivre dans la propreté, après avoir passé de si longs jours dans la boue des tranchées!

Publié dans grand-papa

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