Armistice avec la Bulgarie...II

Publié le par Marie-Christine

17 octobre_Nous apprenons que la division irait faire l'occupation de la Bulgarie et qu'elle se mettrait en route le 20.

18 octobre- Des bruits senstionnels continus de circuler avec persistance : Le Kaiser a abdiqué en faveur de son trosième fils* Frederick; l'armistice avec la Turquie est signé; l'Autriche demande la paix.

Le ravitaillement devient de plus en plus insuffisant. La division est revenue de la région de Prilep à cause des difficultés de transport. Et maintenant, les poilus qui percevaient 1 quart et demi de vin; 2/3 de ration de pain, ne touchent plus qu'un quart de vin, quelques fois 1/2 ration de pain et toujours du riz. J'ai cherché dans tous les village environnants à acheter des légumes, je n'ai réussi à trouver que quelques choux, quelques oignons et quelques poireaux. Nous avons fort heureusement découvert un grand potager bulgare où il reste encore quelques choux, ce qui nous permet de donner tous les jours un plat de légumes aux hommes.

29 octobre- Premier jour de l'hiver, cette nuit le froid a été très vif. Nous étions gelés sous nos tentes. maintenant le soleil se lève et nous réchauffe un peu.Les montagnes vers l'est, vers la frontière bulgare sont couvertes de neige. Le ravitaillement continue à être médiocre. Bivouaqué dans la région de Martinica, des hommes m'ont demandé la permission d'aller chercher des choux à des potagers bulgares, à une douzaine de km de là, où ils avaient ramassé des choux en passant pendant l'étape.

Nous venons d'effectuer pendant huit jours des étapes paisibles.

Le 20, repassant pour la troisième fois le col de la babuna, nous sommes revenus bivouaquer près de Pomenovo.

Le 21, suivant la vallée de la Babuna nous avons fait étape à *-Celtiko. Cette longue marche faite sous un soleil brûlant fut particulièrement pénible, surtout au passage du col de Jenikoj à l'ouest de Dolenci.

Le 22 au matin nous repartons sur la crête au nord-est de *, en vue de Veles, nous défilons devant le général Nérel et la division. Nous laissons la ville à droite et rejoignons le Vardar aux eaux jaunâtres que nous suivons pendant quelques instants, le régiment bivouaque à l'est de Patakoj (?).

Le colonel me fait appeler pour me dire qu'il est content de mes services et qu'il me proposait pour lieutenant, au choix.

31 octobre- Nous sommes en Bulgarie, le camp est installé près de Gouvechevo, première station sur la ligne de Sofia.

Partis à 9h nous passons une demi-heure après à Egri-Palanka (Serbie), long village possédant deux mosquées, où tous les magasins sont fermés. Il pleut. Nous suivons la petite vallée de Varniska(?). Nous començons à gravir le col de Dembajir, la route est encombrée de canons, de convois d'autos, de voitures d'artillerie, du train des équipages et du génie. On a fait la bêtise d'ordonner à une division entière de passer le col le même jour. Le long de la route, l'on voit des chevaux morts à chaque pas, d'autres râlent, saignent par la bouche, frappés de congestion. Nous disparaissons bientôt dans les nuages. Il neige. Il fait un froid extrêment vif. La colonne s'arrête à chaque instant. L'on respire difficilement.
Si l'on s'arrête encore quelques instants de plus nos mulets vont tomber... Enfin nous atteignons le sommet du col. La descente est rapide, nous sortons bientôt des nuages, et, sous une pluie glacée nous gagnons Guvechevo (Bulgarie). C'est à proximité de ce village que nous sommes bivouaqués pour une journée de repos.

Publié dans grand-papa

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