Armistice avec la Bulgarie et entrée dans le pays

Publié le par Marie-Christine

1er octobre 1918- Nous bivouaquons près du village de Trikrst. Nous avons quitté Buciu hier à 16h. les hommes ont marché (pendant) les 12 km qui séparent les deux villages en chantant. Les Macédoniens sont peu sympathiques. Hier pendant la marche le commandant a dû sortir son revolver pour réquisitionner un char et deux boeufs pour le transport des sacs des malades. Ils refusent de vendre quoique ce soit; ce sont des gens qui ne connaissent que la force. Ils refusent de vendre de la viande ou du bétail mais trouvent tout naturel qu'on dévaste une basse-cour sous leurs yeux. Ils viennent même ensuite demander du pain et des cigarettes.

9 ocobre 1918- Le régiment installe son bivouac dans la région de Zomenovo. Nous venons de franchir l'étape qui sépare ce village de celui de Pesterica près duquel nous avons passé la nuit dernière. Le passage du col a été très pénible. La marche était très difficile sous la pluie et dans les nuages, sur une route excessivement mauvaise,couverte de boue, encombrée par deux divisions Bulgares prisonnières, les 2é et 6é faisant mouvement sur Prilep, embouteillé par les lourds camions anglais. Les vaincus se trainaient lamentablement, minés par la fatigue, mal vêtus, tristes et cependant heureux à la pensée que leurs souffrances étaient terminées.

15 octobre 1918- 10 heures, le régiment part à 10H45. Par suite de difficultés de ravitaillement la division retourne stationner dans la région d'Oéhovec-Passenico, au-delà du col de Prisat. Les Macédoniens avertis du départ des troupes sont déjà rassemblés près du camp, sur une crête, pêts à se précipiter sur les objets que laissent les soldats.

16 octobre 1918- Le bivouac est installé sur un plateau non loin du moulin de Tessrica, en vue de Prilep. Hier nous commençames l'étape sous la pluie, puis le soleil reparut. La marche fut beaucoup moins pénible que la dernière fois; la route a été réparée  partout par les français, le col n'était plus encombré de voitures.

La vallée qui s'étend jusqu'à Prilep est devenue un camp immense, peuplé de divisions françaises et italiennes, et où brillaient des milliers de lueurs au moment où, vers 19 heures, nous finissons de dresser nos tentes.
Ce matin, l'heure du réveil est annoncée par cent sonneries de clairons auxquelles l'écho répond sur les montagnes grises qui bordent la vallée.

Les Italiens qui ont de très belles musiques font constamment retentir les monts de leurs concerts.

Privés de nouvelles, les bruits les plus invraissemblables circulent parmi nos troupiers avec insistance. Ils naissents le plus souvent aux cuisines roulantes. Les Boches auraient accepté d'évacuer la France et la Belgique en 48 heures, Guillaume aurait abdiqué, l'armistice est signé avec l'Allemagne. Les Italiens qui sont plus méridionaux que les Mareillais lancent des canards encore plus sensationnels.

Publié dans grand-papa

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M
J'ignore qui se permet de mettre des trackback à caractère politique et de propagande sur ce blog, quoiqu'il en soit, ce n'est pas le lieu, je prie mes lecteurs de donner leur avis sur ce dont je parle, et de ne pas utiliser mon site pour faire leur publicité
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