Incident aux environs de Tiraspol

Publié le par Marie-Christine

Le 11 février 1919 le premier bataillon avit pour mission de former une tête de pont sur la rive gauche du Dniestr pour permettre au 2è Bataillon d'occuper Tiraspol.

Le 1er peloton de la compagnie de mitrailleuses avait été mis à la disposition de la première compagnie ui marchait en tête du Bataillon, le 2è peloton à la disposition de la 2è compagnie dont la mission était d'occuper le village de Parkany.

La première compagnie s'arrêta vers 8h30 sur une croupe située à environ trois kilomètres de Tiraspol, à cheval sur la voie ferrée de Bucarest à Odessa.

La première section de mitrailleuse avait pour mission de battre la voie ferrée, la 2è de protéger le flanc gauche de la 2è compagnie; la 4è battre la voie ferrée et la lisière sud-ouest du village de Parkany.

Vers 9h15 le 2è Bataillon s'avança vers la droite, se déploya à la hauteur du 1er Bataillon devant lequel il vint se placer.
Quelques instants plus tard, des obus fusants, tirés de Tiraspol, éclataèrent au dessus de la voie ferrée en avant de la ligne occupée par la première compagnie.

Les unités du 2è Bataillon étaient arrêtées par une fusillade vive et des feux de mitrailleuses. Elles restèrent jusqu'à la nuit à peu près sur le mêmes positions.

Dans l'après-midi quelques obus percutants tirés, par un canon situé au-delà de Tiraspol, éclatèrent près de la voie ferrée, à proximié de l'emplacement de la première section de mitrailleuses.

A la tombée de la nuit, les unités des deux bataillons reçurent l'ordre de prendre une formation  de bivouac en carré. La 6è compagnie devait se replier légèrement et continuer à faire face à la gare de Tiraspol.
La première compagnie faisait face à gauche et se plaçait le long d'une palissade située à gauche de la ligne de chemin de fer. La 2è compagnie avançait légerment et faisait face à Parkany.

La section formée de mitrailleuses placée à l'angle formée par les 1ére et 6ème compagnie avait pour mission de protéger le flanc de ces deux unités. La 2ème section placée près de la maisonnette du garde-barrière où été installé le P.C. du chef de Bataillon Leurosy flanquait le 1ère compagnie; la 3ème section protégeait le flanc droit de la 2ème compagnie et la 1ère section le flanc gauche.

Au moment où les unités commençaient l'exécution du mouvement, un coup de main fut tenté par les bolchevistes sur la 6ème compagnie. Quelques hommes de cette compagnie se replièrent en désordre sur la voie ferrée et se dirigèrent vers Bender.

Vers 9h, le sergent Baldini, commandant la 4è section de mitrailleuses, me rendit compte que quelques uns de ses hommes refusaient de se porter au nouvel emplacement qui leur était assigné immédiatement. Je me rendis à la position. Quelques hommes, parmi lesquel les soldats Higouveuc et Paillusson (?), me dirent qu'ils ne voulaient pas se porter en avant parce qu'ils avaient vu des groupes de la 6è compagnie paser sur la voie ferrée en marchant dans la direction de Bender.

Je donnais l'ordre formel à la section de charger le matériel sur les mulets. Ils l'exécutèrent et le sergent mit sa section en marche pour se porter à sa nouvelle position.

Je me rendis à la 3è section qui commençait l'exécution de son mouvement, puis au nouvel emplacement que devait occuper la 2è section. Les pièce y étaient déjà en batterie.
Quelques instants plus tard le sous-lieutenant Meillarec me fit demander de me rendre à la position de la 1ère section : pendant que cet officier organisait le flanquement de la 1ère compagnie par la 2è section, les hommes de la 1ère section avaient enlevé leurs pièces et se ditigeaient vers la maisonnette du garde-barrière derrière laquelle se trouvaient les mulets. Le sergent Déchet qui commandait la section marchait en tête de ses homes, quand le sous-lieutenant Meillarec, revenant de la 2è section, l'arrêta. le soldat Renoux s'approcha de lui pour lui intimer l'ordre de s'arrêter. L'officier continuant à marcher, Renoux lui dit alors : "Ne faites pas le méchant. Nous avons nos carabines."

J'arrivai quelques instants après. L'adjudant Le Parc, dont la section se trouvait à droite de la 1ère section de mitrailleuses, mais dont la plupart des hommes étaient partis prévint le sous-lieutenant Meillarec et moi qu'il avait aperçu des tirailleurs ennemis devant lui.

Je donnais l'ordre au soldat Martin, chef de la première pièce, de mettre sa mitrailleuse ne batterie et d'ouvrir le feu. Le sous-lieutenant Meillarec servit la pièce comme tireur.

Je retournai ensuite à mon poste, auprès du chef de Bataillon où je trouvais le caporal Souteau (?) venu pour me rendre compte que les hommes de la 2è section étaient paris avec leur matériel chargé sur des mulets sans qu'il ait pu les retenir. Les hommes lui avaient déclaré qu'ils avaient trop froid, que "les autres" partaient et qu'ils faisaient comme eux.

Le segent Baldini me rendit compte que sa section était également partie, à l'exception des caporaux et d'un soldat.

L'aspirant Beausée, commandant la 3è section, put retenir des hommes pour servir une pièce qu'il parvint à empêchger de charger sur les mulets.

Le sous-lieutenant Meillarec, étant venu à l'emplacement de la 2è section, n'y trouva plus personne.

Pendant ce temps les hommes du sergent Déchet étaient partis. J'arrivai à temps pour empêcher les conducteurs de les suivre avec leurs mulets.

En définitive, vers 11H30 la compagnie se réduisait à trois mitrailleuses sur huit, servies par tous les gradés de la compagnie, dix-neuf hommes, y compris la liaison.

                                                       *

La décision de ne pas marcher semble avoir été prise dans la soirée du 7 février. Pendant la théorie de l'après-midi le commandant de compagnie avait appelé individuellement quelques caporaux et quelques hommes. Le caporal Haas lui dit que se hommes le suivraient. Le caporal Gaillard, un excellent gradé, dit que l'opération ne plaisait pas aux hommes, mais que, toutefois, il pensait que ceux de sa pièce marcheraient. Ces caporaux, le lendemain matin faisaient cause commune...

Publié dans grand-papa

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